Le « son immersif » est un sujet qui mérite d’être approfondi

Je travaille dans ce secteur depuis près de 30 ans. Le concept de « son immersif » est probablement apparu en Chine lors de la commercialisation de ces équipements en 2000. Face à l'intérêt croissant des acteurs commerciaux, son développement est devenu plus urgent.

Alors, qu'est-ce que le « son immersif » exactement ?

Nous savons tous que l'ouïe est l'un des moyens de perception les plus importants pour l'être humain. Lorsque la plupart des gens tombent au sol, ils commencent à percevoir divers sons dans la nature, puis construisent progressivement une carte neuronale grâce à la collaboration à long terme de méthodes de perception telles que la vue, le toucher et l'odorat. Au fil du temps, nous pouvons cartographier ce que nous entendons et évaluer le contexte, l'émotion, voire l'orientation, l'espace, etc. En un sens, ce que l'oreille entend et ressent au quotidien constitue la perception la plus réelle et la plus instinctive de l'être humain.

Le système électroacoustique est une extension technique de l'audition : il s'agit d'une reproduction ou d'une recréation d'une scène donnée au niveau auditif. Notre recherche en matière de technologie électroacoustique se fait progressivement. Grâce aux progrès technologiques constants, nous espérons qu'un jour, le système électroacoustique pourra restituer fidèlement la « scène réelle » souhaitée. La reproduction du système électroacoustique nous permet d'obtenir le réalisme de la scène. Immersive, « dégoûtant le réel », cette sensation de substitution est ce que nous appelons le « son immersif ».

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Bien sûr, en matière de son immersif, nous espérons encore explorer davantage. Outre le fait de rendre les spectateurs plus réalistes, nous pourrions peut-être créer des scènes que nous n'avons pas l'occasion ou l'occasion de ressentir au quotidien. Par exemple, écouter de la musique électronique en boucle, écouter une symphonie classique depuis la position du chef d'orchestre plutôt que depuis l'auditorium… Toutes ces scènes, impossibles à ressentir en conditions réelles, peuvent être réalisées grâce au « son immersif ». Il s'agit d'une innovation dans l'art sonore. Le développement du « son immersif » est donc progressif. À mon avis, seule une information sonore sur trois axes XYZ complets peut être qualifiée de « son immersif ».
L'objectif ultime du son immersif est la reproduction électroacoustique de l'intégralité de la scène sonore. Pour y parvenir, au moins deux facteurs sont nécessaires : la reconstruction électronique de l'élément sonore et de l'espace sonore, afin de les combiner organiquement, et l'adoption d'un son binaural basé sur la fonction de transfert de la tête (HRTF) ou d'un champ sonore de haut-parleur basé sur divers algorithmes pour la lecture.

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Toute reconstruction sonore nécessite une reconstruction de la situation. Une reproduction précise et précise des éléments sonores et de l'espace sonore permet de représenter un « espace réel » saisissant, dans lequel de nombreux algorithmes et différentes méthodes de présentation sont utilisés. À l'heure actuelle, si notre « son immersif » n'est pas idéal, c'est parce que, d'une part, l'algorithme manque de précision et de maturité, et, d'autre part, l'élément sonore et l'espace sonore sont fortement déconnectés et mal intégrés. Par conséquent, pour créer un système de traitement acoustique véritablement immersif, il est nécessaire de prendre en compte ces deux aspects grâce à des algorithmes précis et matures, et il est impossible de se contenter d'une seule partie.

Cependant, il ne faut pas oublier que la technologie est toujours au service de l'art. La beauté du son englobe la beauté du contenu et celle du son lui-même. Les premières, telles que les lignes, la mélodie, la tonalité, le rythme, le timbre de la voix, la vitesse et la gravité, sont des expressions dominantes ; tandis que les secondes, qui se réfèrent principalement à la fréquence, à la dynamique, à l'intensité sonore, à la mise en forme de l'espace, sont des expressions implicites, contribuant à la présentation de l'art sonore. Les deux se complètent. Il est essentiel d'être conscient de la différence entre les deux, et de ne pas mettre la charrue avant les bœufs. C'est essentiel dans la quête d'un son immersif. Mais parallèlement, le développement technologique peut soutenir le développement de l'art. Le son immersif est un vaste domaine de connaissances, qu'il est impossible de résumer et de définir en quelques mots. C'est aussi une science qui mérite d'être étudiée. Toute exploration de l'inconnu, toute quête constante et persévérante laisseront leur empreinte sur le long fleuve de l'électroacoustique.


Date de publication : 1er décembre 2022